Activité, emploi, formation dans l’industrie des matériaux

L’industrie des matériaux en France : un renouvellement des effectifs à prévoir

L’étude « Activité, emploi, formation dans l’industrie des matériaux » dresse l’état des lieux du secteur industriel spécialisé dans la fourniture de matériaux pour le bâtiment et les travaux publics. En effet, l’activité de cette industrie se répartit entre, d’une part, la production de béton prêt à l’emploi, qui pèse 50% de son chiffre d’affaires, et, d’autre part, l’extraction et l’exploitation de granulats qui comptent pour 44%. Les 6% restant se répartissent en fabrications diverses de produits en chaux, plâtre, ciment, pierre de taille ou terre cuite.

Une industrie omniprésente

Suivant le plus souvent une logique de production de proximité en réponse à un besoin local, l’industrie des matériaux maille la totalité du territoire national. Elle est présente dans chaque département français. Certains, comme l’Isère, la Haute-Garonne, la Vendée ou l’Ille-et-Vilaine, concentrent plus de salariés. Les résultats de l’étude, qui se déclinent région par région dans des documents séparés, mettent en évidence des spécificités locales. Pour autant, les problématiques concernant l’emploi et les compétences semblent les mêmes pour toutes les entreprises industrielles du secteur, situées aux quatre coins du pays.

Des effectifs et des métiers en fort renouvellement…

De 2007 à 2020, l’emploi dans l’industrie des matériaux a baissé de 22%, sans à-coups, régulièrement, pour passer de 92.000 à 72.000 salariés. En 2020, 35% d’entre eux avaient plus de 50 ans tandis seuls 12% avaient moins de 30 ans. Cette pyramide des âges déformée annonce un besoin de renouvellement fort sur certaines compétences. L’étude identifie des métiers particulièrement vieillissants. Par exemple, plus de 42% des conducteurs et chauffeurs de poids lourds ont 50 ans et plus, tandis que les moins de 30 ans ne pèsent pas plus de 8% des effectifs. Le même déséquilibre, moins marqué, existe également chez les ingénieurs, cadres techniques ou administratifs, agents de maîtrise en fabrication et opérateurs qualifiés de la construction.

… grâce notamment à la formation

La situation est légèrement plus favorable pour les techniciens industriels, conducteurs d’engins, ou personnels qualifiés de laboratoires. Chez eux, la proportion des salariés de moins de 30 ans approche les 15%. Autre motif de satisfaction : l’industrie des matériaux voit le nombre de jeunes en alternance progresser année après année. Ce constat est établi au regard des effectifs, dénombrés à plus de 3.000, sur des formations spécifiques telles que conducteurs d’engins, mécaniciens d’engins ou encore métiers de la pierre et marbrier. La même tendance est à l’œuvre, quoique de manière moins régulière, dans les formations initiales en voie scolaire. Enfin, la montée en compétences des salariés en poste est également mobilisée puisque ce sont 24.000 stagiaires répartis dans 1.800 entreprises qui ont pu bénéficier de la formation continue en 2020.