11.000 embauches dans l’industrie du Papier Carton
Après des années d’incertitude, l’industrie du Papier Carton a repris confiance en l’avenir. Les quelques 1.000 entreprises du secteur devraient recruter plus de 11.000 salariés dans les métiers techniques d’ici 2030. C’est ce que révèle l’étude intitulée Besoins en recrutements horizon 2030 dirigée par l’Observatoire Compétences Industries. Cet exercice prospectif s’appuie sur des données collectées auprès de 300 répondants, représentant 42% des salariés du secteur. Ces chiffres, d’une grande robustesse, permettent de cerner avec précision, les besoins en compétences, et les attentes spécifiques d’entreprises présentes dans quasiment toutes les zones d’activité qui quadrillent le territoire national.
Plus de 11.000 recrutements dans les métiers de la production et de la maintenance
La pyramide des âges dans les entreprises du Papier Carton est légèrement évasée. En d’autres termes, on y trouve plus de têtes grises expérimentées que de jeunes recrues pleines d’avenir. 19% des salariés ont moins de 30 ans, tandis qu’ils sont 31% à dépasser les 50 ans. Ce déséquilibre dessine les premiers contours du défi qui attend les employeurs du secteur. À effectifs constants, pour renouveler leurs équipes, ils vont devoir procéder à plus de 9.000 recrutements, d’ici 2030, dans les métiers de production, de transformation et de maintenance. Or, il se trouve que les entreprises ne se contentent pas de remplacer les partants. Deux tiers d’entre elles prévoient de recruter au moins un salarié sur la période 2022 / 2023. Et le volume de ces embauches devrait représenter 10,5% des effectifs, soit légèrement plus que les 8,5% qui suffiraient à remplacer les départs en retraite. À horizon 2030, une majorité d’entreprises prévoit une augmentation des besoins de recrutement, particulièrement dans les métiers de la production et de la transformation. En tenant compte de ces tendances favorables, on estime à près de 11.800 le nombre de recrutements à effectuer d’ici 2030.
Des conducteurs de ligne, des techniciens de maintenance et… des énergéticiens
Les recrutements portent naturellement sur les métiers les plus représentés dans le secteur. Les conducteurs de lignes, ainsi que les assistants aux conducteurs de lignes et bobineurs comptent pour 80% des effectifs des ateliers. Dans la production papetière comme dans la transformation du papier et du carton, près de la moitié des entreprises ont procédé à, au moins, un recrutement sur ces postes au cours des deux dernières années. Des recrutements parfois jugés difficiles. Déplorant des formations insuffisamment spécialisées, ou encore un manque de proximité avec les organismes de formation, les entreprises recherchent plutôt des candidats motivés prêts à se former en interne. 56% des entreprises déclarent embaucher à l’issue d’une période d’intérim tandis que seules un tiers d’entre elles disent recourir aux services de Pole emploi ou aux annonces et cabinets spécialisés.
Du côté des fonctions d’encadrement – animateurs, chefs d’équipe, superviseurs – entre 40% et 50% des salariés ont plus de 50 ans. C’est sur ces postes que les départs en retraite vont être les plus massifs. Avec pour conséquence, côté face, un risque de perte d’expérience et un besoin accru de formations, et côté pile, des perspectives d’évolution de carrières attrayantes pour les plus jeunes.
Comme dans toutes les branches industrielles, les techniciens de maintenance sont très recherchés. 17% des entreprises en ont recrutés – en moyenne trois – au cours des deux dernières années.
Enfin, une surprise : la montée en puissance du métier d’énergéticien. Responsable de la maîtrise de la consommation d’énergie, de la production de vapeur ou encore des émissions de CO2 et de poussières, ce technicien a fait l’objet de recrutements dans 13% des entreprises au cours des deux dernières années, alors que le métier ne concerne, à l’heure actuelle, pas plus de 0,2% des salariés. À métier neuf, salariés neufs : 71% des énergéticiens ont moins de 30 ans. Une manifestation concrète des perspectives nouvelles offertes dans les entreprises industrielles par les transitions énergétique et écologique.