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    Étude prospective emploi & compétences pour les industries des jeux, jouets et articles de puériculture

    Jeux, jouets, puériculture : Internet a changé la donne

    Elles ont la délicate mission de concevoir, fabriquer et commercialiser les objets qui accompagneront la croissance et l’épanouissement des enfants depuis leur premier biberon jusqu’à leurs interminables soirées « jeux de plateau ». Les entreprises de la branche Jeux, jouets et puériculture sont réunies par un marché de consommateurs et d’utilisateurs exigeants et changeants. Un marché chamboulé par de multiples mutations, liées notamment aux nouveaux modes de consommation et aux innovations technologiques. L’étude prospective Emploi compétences pour les industries des jeux, jouets et articles de puériculture offre de nombreux éclairages et des pistes de réflexion pour faire face à ces nouveaux enjeux.

    Le monde du jeu et du jouet reste optimiste

    Les entreprises de la branche Jeux, jouets et puériculture emploient 5.150 salariés. Après une forte baisse, de 6.400 à 5.400 salariés, enregistrée entre 2012 et 2014, les effectifs se sont stabilisés au-dessus de 5.000. Aujourd’hui, les entreprises expriment même des velléités de recrutements qui pourraient faire repartir la tendance à la hausse. 38% des entreprises anticipent une augmentation de leurs effectifs tandis que 46% s’attendent à une relative stabilité. Un employeur sur trois prévoit d’embaucher au moins un apprenti. Cet élan d’optimisme est toutefois beaucoup plus marqué dans l’univers des jeux et des jouets que dans celui des articles de puériculture.

    La nouvelle donne du e-commerce

    Le secteur de la puériculture subit à la fois le repli de la natalité et la concurrence internationale qui génèrent une oppressante bataille sur les prix. Sans compter le développement d’un marché de l’occasion qui détourne une partie de la demande. Dans un contexte proche, les jeux et jouets semblent mieux s’en tirer. Sans doute le secteur bénéficie-t-il de courants plus favorables : attrait pour le « made in France », prise en compte des questions de développement durable lors de l’achat, recours au jeu comme alternative à la toute puissance des écrans. Des opportunités qu’il faut savoir intégrer à son offre.

    La plus forte transformation concerne toutefois Internet et le développement de la vente en ligne. Aujourd’hui, ce sont encore les commerces spécialisés qui se taillent la part du lion : 44% du chiffre d’affaires. Mais les acteurs du e-commerce – qui captent 14% des ventes – gagnent du terrain. 80% des entreprises du secteur anticipent leur progression au cours des prochaines années. Mais ils ont également 52% à pronostiquer une hausse du commerce direct auprès consommateurs finaux – contre 36% qui n’anticipent ni hausse ni baisse. Une stratégie de vente directe qui pèse déjà 16% des ventes et dont le succès dépend du développement de sites marchands gérés en propre.

    La stratégie digitale au cœur des nouveaux enjeux

    Les fonctions commerciales pèsent déjà lourd dans les effectifs de la branche Jeux jouets et puériculture. Aujourd’hui, 25% des salariés travaillent dans la vente et 11% dans le marketing et la communication. La montée en puissance du commerce en ligne oblige les entreprises du secteur à développer de nouvelles compétences clés : web marketing, communication digitale et e-commerce. Il s’agit de gérer les sites marchands, d’assurer leur visibilité, et de développer une relation de confiance et de fidélité avec les clients. Cette prise directe avec le client final peut avoir d’autres implications, notamment dans le service après-vente ou la gestion de la relation avec les clients utilisateurs. De même, la logistique, souvent externalisée, peut également devenir à nouveau une fonction essentielle pour garantir la satisfaction des clients.

    Cette industrie crée beaucoup mais délègue la production

    Tandis que 13% des effectifs se consacrent à la conception et la création des nouveaux produits, les métiers liés à la fabrication n’en occupent que 17%. Beaucoup de productions sont, en effet, externalisées, à l’étranger mais aussi en France auprès d’entreprises appartenant à d’autres secteurs. Par exemple, pour un jeu de plateau, on peut trouver des figurines en plastique et des cartes fabriquées par des entreprises répertoriées respectivement dans la plasturgie et le papier-carton. Le métier de gestionnaire de production reste, toutefois, une fonction stratégique dans la branche Jeux, jouets et puériculture. Un métier qui gagne en complexité : chargé de planifier la production, le gestionnaire de production doit optimiser les coûts, assurer le suivi de la qualité, respecter les normes et règlementations. Etant donné la variété des produits et des matières travaillées, il est, en revanche, difficile d’identifier clairement et spécifiquement le métier d’opérateur de fabrication.

    L’automatisation de la production et de la logistique concerne surtout les grandes entreprises. Or, le secteur est dominé par les TPE de moins de 10 salariés qui représentent 71% des 387 entreprises recensées. 52% des salariés travaillent dans des PME employant moins de 49 personnes. Hormis quelques champions nationaux et les filiales de grands groupes étrangers, la branche Jeux jouets et puériculture rassemble surtout des entreprises artisanales. Des entreprises qui réussissent en jouant de leurs qualités. Quelles qualités ? Sans doute celles qui sont demandées par les employeurs du secteur à leurs candidats : adaptabilité, ouverture d’esprit et capacité à apprendre.