Fabrication mécanique du verre

La branche professionnelle Fabrication mécanique du verre rassemble les entreprises positionnées sur 4 grandes sous-activités : les verres creux (bouteilles, vaisselle, flacons…) à destination de l’agroalimentaire, de la parfumerie et de la pharmacie ; les verres plats (vitres) à destination de la construction et de l’automobile ; les verres techniques (laine de verre, par exemple) à destination de la construction ; et enfin les verres de silice à usage scientifique. Chaque entreprise est spécialisée dans l’un de ces sous-secteurs, les installations industrielles (fours verriers et autres processus de production continus) variant fortement d’une activité à l’autre, nécessitent des équipements spécifiques et une main-d’œuvre qualifiée.

Quelques régions se détachent notamment dans le nord-est avec d’importants site de production de verres plats, en Normandie « Glass Vallée » et en région Auvergne-Rhône-Alpes avec des verreries de verres creux, les autres sites étant à proximité des clients (zones viticoles). L’emploi est concentré dans une centaine d’entreprises spécialisées et quelques grandes entreprises.

Chiffres clés

  • Entreprises
  • Salariés
  • Contrats d'alternance
Entreprises
  • Entreprises
  • Établissements
Salariés
  • Salariés
Contrats d'alternance
  • Contrats d'apprentissage
  • Contrats de professionnalisation
  • Total alternance

Enjeux et perspectives

  • Activité économique
  • Emploi
  • Compétences
Activité économique

Principaux enjeux

­S’adapter à la demande croissante de technologies isolantes dans le secteur de la construction
­Maintenir la production de bouteilles et de produits d’emballage
­Réduire la dépendance aux énergies fossiles

Les enjeux des entreprises de la branche professionnelle Fabrication mécanique du verre sont fortement liés au type de production sur lequel sont spécialisées les entreprises et à leurs clients.

Le secteur du verre creux est fortement en lien avec l’industrie agroalimentaire et notamment la manufacture de bouteilles. Après la suppression des taxes américaines sur le vin français en 2021, les ventes de bouteilles à l’export sont de nouveau élevées et constituent un débouché important pour l’industrie du verre. Par ailleurs, les consommateurs sont plus sensibles aux emballages alternatifs au plastique, ce qui devrait bénéficier aux produits verriers, dans la mesure où le verre est un matériau recyclable à l’infini et disposant d’une très bonne image auprès du consommateur. Les entreprises de la branche peuvent compter sur cette image pour développer leur activité à l’avenir.

Les entreprises de la branche sont impactées positivement par les évolutions du secteur du bâtiment, dont la demande devrait être dynamique dans les prochaines années, du fait de l’adoption de nouvelles réglementations écologiques, comme la Réglementation Environnementale 2020, entrée en vigueur le 1er janvier 2022. Cette loi modifie les exigences appliquées à la construction neuve, notamment en matière d’isolation thermique. Cela devrait orienter la demande vers un verre plat à isolation thermique renforcée et stimuler la demande pour des technologies d’isolation comme la laine de verre ou le verre cellulaire, qui sont parmi les matériaux isolants les plus durables et efficaces du marché.

Par ailleurs, l’augmentation des travaux de rénovation et d’isolation, ainsi que la mise en place du dispositif des Responsabilités Elargies du Producteur, pousse les entreprises de la branche à développer davantage des activités de tri des déchets, de déconstruction et de recyclage. L’industrie du verre consomme d’ores et déjà le calcin issu du recyclage des déchets ménagers, mais un gisement demeure peu exploité, celui de la déconstruction des bâtiments. En effet, les déchets verriers sont trop souvent mélangés avec d’autres matériaux de construction et ne sont pas recyclés. Dans une perspective de développement de l’économie circulaire, l’objectif, pour les entreprises de la branche, est de développer une filière de recyclage spécifique.

En outre, la présence dans les procédés de fabrication de fours industriels devant fonctionner en permanence rend les entreprises de la branche particulièrement vulnérables aux hausses des prix de l’énergie. Dans le cadre du développement de l’usine 4.0, la R&D sur des process moins gourmands en énergie et/ou décarbonés est un enjeu de taille pour les entreprises de la branche. Ainsi, en 2020, 20 fabricants européens d’emballages en verre se sont unis pour construire le premier four électrique hybride de grande capacité fonctionnant avec 80 % d’électricité verte 1.

Enfin, d’autres secteurs clients des entreprises de la branche sont actuellement moins dynamiques. Il s’agit par exemple de l’industrie automobile (contraction du marché et de l’industrie des voitures neuves). Cela peut amener certaines entreprises du verre à se diversifier ou à rechercher d’autres débouchés pour leurs produits.

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Emploi

Principaux enjeux

­Remplacer les départs en retraite et permettre la transmission intergénérationnelle des compétences, via l’alternance
Recruter des ouvriers qualifiés, notamment dans les fonctions de maintenance

Les effectifs et les conditions d’emploi de l’Industrie de la fabrication mécanique du verre sont stables. On observe un vieillissement du personnel de la branche. Plus d’un tiers des salariés de la branche ont plus de 50 ans et les départs en retraite est le motif principal des départs de la branche. Cela constitue un véritable enjeu de maintien des savoir-faire et compétences. L’alternance est un levier que mobilise les entreprises, pour améliorer leur attractivité vis-à-vis des plus jeunes. Par ailleurs, la branche a participé en 2022 à l’événement mondial des Nations Unies « Année internationale du verre », l’occasion pour elle de mettre avant les savoir-faire et les entreprises spécifiques à l’industrie du Verre.

La mise en place de réglementations écologiques liées à l’isolation thermique des bâtiments constitue une opportunité pour le marché du verre, notamment pour les fenêtres ayant des caractéristiques isolantes efficaces — double vitrage, triple vitrage. Cela pourrait se traduire par un besoin croissant en recrutement d’ouvriers qualifiés dans la fabrication de verre plat.

L’automatisation des lignes de fabrication et le développement des technologies de l’usine du futur s’accompagnent d’un besoin croissant en ouvriers qualifiés notamment dans mes métiers de la maintenance, particulièrement en tension à l’échelle de l’industrie.

Compétences

Principaux enjeux

­Former les métiers aux évolutions liées à l’essor des nouvelles technologies dans la production
­Développer les compétences en lien avec le développement de nouveaux produits plus écologiques
­Développer les compétences en lien avec l’utilisation d’énergies décarbonées dans les processus de production

L’utilisation grandissante des nouvelles technologies sur les chaînes de production va de pair avec la nécessité de faire monter les collaborateurs en compétences sur ces sujets, notamment l’exploitation et l‘entretien des machines. La digitalisation impacte particulièrement les activités de maintenance avec le développement d’une maintenance préventive, voire prédictive. Elle touche également les métiers de la vente, de la conception et de la production dans les secteurs servant le BTP car avec l’avènement du BIM ils doivent concevoir et mettre à disposition des produits issus de maquettes numériques en collaboration avec les autres parties prenantes des ouvrages et bâtiments à construire.

Les efforts d’innovation de l’industrie du verre creux se concentrent particulièrement sur les aspects écologiques et économiques, qui sont d’autant plus liés dans un contexte de hausse du prix de l’énergie. Dès lors, le développement de compétences en R&D pour permettre l’utilisation d’énergies décarbonées est de plus en plus stratégique.

Dans l’industrie du verre plat, réduire la dépendance aux énergies fossiles est également un enjeu de taille, qui passe principalement par la recherche et le développement. Les efforts d’innovation se concentrent sur le développement de verre à l’empreinte carbone neutre. Pour cela, il s’agit à la fois d’utiliser le calcin (poudre de verre recyclé) comme matière première et d’employer des fours fonctionnant aux énergies vertes — hydrogène bioressources, électricité1. L’enjeu pour la branche est donc d’accompagner la montée en compétences de ses salariés, afin de s’adapter au développement de telles innovations produit et de nouveaux procédés de fabrication.

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