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Impact de la transition écologique sur les métiers et les compétences de l’industrie

Transition écologique : quel impact sur les métiers et compétences ?

La transition écologique bouleverse les modes de vie et de consommation. Elle emplit l’espace public de questions, d’inquiétude, de frustrations, de colères. Souvent sur le banc des accusés, l’industrie est pourtant en première ligne dans la recherche de solutions : pour réduire son impact environnemental, mais également pour imaginer de nouveaux produits, de nouveaux procédés afin de répondre aux nouvelles attentes de la société. L’Observatoire Compétences Industries vient de réaliser, avec l’appui du cabinet BIPE, une vaste étude visant à mieux comprendre les défis qui attendent les entreprises industrielles et à évaluer l’impact des transformations à venir sur l’évolution des métiers et des compétences.

L’industrie de plain-pied dans la transition écologique

La transition écologique, tout le monde la souhaite ou la réclame… Certes, mais de quoi s’agit-il ? Pour y voir clair, l’étude précise et évalue les défis auxquels les entreprises industrielles sont soumises au travers de 6 enjeux : la gestion des déchets, la décarbonation de la production, les matières premières, la consommation d’énergie, la qualité de l’air et la pollution des sols et de l’eau. Sans surprise, ce sont les approvisionnements en matières premières et en énergie qui constituent les sources de préoccupations les plus aigües. Cette prise de conscience est naturellement renforcée par l’augmentation des cours et les difficultés d’approvisionnement qui bousculent les chaines de production ces dernières années. Pour les industries lourdes et le secteur de l’énergie, la transition écologique est aussi un levier de compétitivité.

Toutes les industries ne sont pas logées à la même enseigne

Certaines branches professionnelles sont confrontées à des équations complexes – financières et technologiques – pour mettre en œuvre des procédés et équipements moins énergivores ou moins émetteurs de CO2. D’autres semblent, au contraire, bien positionnées pour tirer profit des évolutions de la consommation ou de la règlementation. Une problématique semble toutefois mettre d’accord les entreprises de l’ensemble des branches, des PME aux grands groupes : la gestion des déchets. Même si elle ne figure pas nécessairement parmi les enjeux les plus critiques, la question des déchets est celle qui est la plus fréquemment citée par les entreprises. En filigrane, on perçoit un mouvement de fond vers l’économie circulaire. Les entreprises évoquent le recyclage, les matières premières alternatives, les matériaux biosourcés, de nouvelles façons de concevoir les produits ou de travailler avec les fournisseurs…

Des gestes métiers qui ne changent pas…

La transition écologique pousse les entreprises industrielles à des choix forts, à des évolutions de leurs procédés, à des innovations… L’étude révèle, au terme d’une minutieuse analyse que, dans leur grande majorité, les métiers devront s’enrichir de compétences complémentaires… Sans, néanmoins, remettre en cause les gestes métiers fondamentaux. Le document regorge d’exemples et d’analyses qui donnent une idée des évolutions à venir à horizon 2025, métier par métier, compétence par compétence. Les fonctions les plus chamboulées seront les achats, l’ingénierie et la recherche et développement.

… mais une culture de la sobriété à acquérir

L’étude liste les compétences des salariés des industries à renforcer pour faire face aux exigences de la transition écologique. Certaines compétences en lien avec la QHSE (Qualité hygiène sécurité environnement), l’éco-conception et l’analyse du cycle de vie deviendront cruciales. Ce qui pourrait être un défi pour les PME. D’autres, encore peu répandues, sont amenées à prendre de l’importance : l’optimisation des consommations deviendra un nouveau savoir-faire standard pour les techniciens de maintenance, conducteurs de ligne, opérateurs et bien d’autres fonctions… La connaissance de la chaine logistique permettra d’identifier les impacts environnementaux en amont et en aval, tandis qu’il deviendra essentiel de connaître les filières de recyclage des déchets. À ce jour, peu de formations vertes sont répertoriées. Une majorité d’entreprises souhaiteraient être informées des évolutions des métiers et des formations à la transition écologique. Tout comme les entreprises, les organismes de formation font face à une transition qui appelle à interroger leurs programmes. Entre les sauts technologiques et les innovations qui jalonneront çà et là la transition écologique, c’est surtout une culture de la sobriété que l’ensemble des acteurs devront acquérir.