Diagnostic portant sur l’application de l’accord relatif aux mesures d’urgence dans la branche professionnelle Cuirs et peaux
L’accord relatif aux mesures d’urgence en vue de son renouvellement
La branche professionnelle Cuirs et peaux et OPCO 2i ont souhaité mettre en place un diagnostic portant sur l’application de l’accord de branche relatif aux mesures d’urgence notamment afin d’évaluer la pertinence de son renouvellement.
Ce diagnostic a permis plus précisément de :
- Evaluer la dynamique 2020-2021 des entreprises et les différents dispositifs de soutien auxquels les entreprises ont pu avoir recours.
- Mesurer l’apport de l’accord mesure d’urgence pour favoriser la pérennité et le développement des compétences des salariés.
- Partager sur les perspectives 2022-2023 et les éventuels besoins d’accompagnement en matière d’emploi/compétences.
Un accord nécessaire et pertinent face à la crise économique
L’accord relatif aux mesures d’urgences a été réalisé dans un contexte particulièrement difficile pour les entreprises sur leur volume d’activités. L’impact sur l’emploi apparaît comme relativement limité même si les plus grandes entreprises ont été contraintes de suspendre les embauches en contrat temporaires en 2020. L’impact de la crise sur les volumes d’activité confirme la nécessité de l’accord et de sa pertinence.
Un accord plébiscité et globalement satisfaisant pour ses bénéficiaires
L’accord relatif aux mesures d’urgence a été globalement plébiscité par les entreprises du secteur puisque la majorité d’entre elles (68% en 2020) ont témoigné d’une forte dégradation de leur activité en raison de la crise sanitaire. Parmi les entreprises qui n’ont pas eu recours à l’accord, 59% d’entre elles n’en ont pas eu besoin en raison d’une bonne activité ou de la présence d’autres soutiens. Pour les entreprises qui ont eu recours à l’accord, 79% l’ont jugé « tout à fait utile » pour contribuer à la reprise / au maintien d’activité de leur entreprise, et 21% l’ont jugé « plutôt utile ».
Des tensions de recrutement qui appellent à des mesures plus structurelles
Plus de 74% des entreprises interrogées qui ont recruté ces dernières années, ont témoigné avoir rencontré des difficultés à trouver des candidats. Les tensions de recrutement identifiées découlent de facteurs multiples et parfois structurels.
Parmi les facteurs de tension de recrutement identifiés, les principaux sont :
- Le manque voire l’absence d’offre de formation adéquate notamment pour les métiers techniques qui nécessites des formations spécifiques ;
- La localisation des entreprises, souvent en région avec un manque de candidats
- L’attractivité et l’image du secteur du cuir (comparativement à la maroquinerie par exemple) avec une pénibilité perçue de certains métiers de production
- Le manque d’accompagnement des partenaires publics
Un optimisme fragile pour la période 2022-2023
Même si l’on identifie un léger retour à l’optimisme sur la période 202-2023 celui-ci reste limité à cause des fortes incertitudes liées au contexte économique et géopolitique actuel. Les difficultés de recrutement et de formation du secteur pèsent toujours sur les entreprises puisqu’elles sont 56% à prévoir un recours à l’accord mesure d’urgence en 2022 (d’autres ne se sont pas encore positionnées), 88% des entreprises prévoient de la formation, en majorité pour les nouveaux entrants.
Les incertitudes toujours fortes et le taux de recours prévisionnel à l’accord mesure d’urgence valident la nécessité de son renouvellement.